Comprendre l'Éducation prénatale: épigénétique, transmission transgénérationnelle
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Les 9 mois les plus importants de notre vie ? Les 1000 jours !

Tout ce que la future mère vit, l’enfant le vit à travers elle et l’enregistre. Pendant neuf mois chaque cellule du futur enfant s’informe en même temps qu’elle se forme. Cela va participer à sa construction : c’est l’éducation prénatale naturelle qui résulte des processus de la grossesse.

C’est pendant ces 9 mois, que l’enfant construit les premières bases de sa santé, de son affectivité, de ses capacités relationnelles, de son intelligence et de sa créativité. Chacune de ses cellules, dès qu’elle se forme, intègre et mémorise les informations qui lui viennent de la mère et à travers elle, du père et de l’environnement. Toute la vie intérieure de la mère est traduite en molécules d’informations.

Son idéal, ses aspirations, ses rêves, ses croyances, ses élans, ses pensées, les émotions et les sentiments qui en découlent, sont convertis en molécules chimiques, les neuropeptides, des neurohormones qui sont libérées dans le sang qui baigne les organes, les cellules de la mère et celles de l’enfant in utero.

La vie intérieure de la future mère va avoir une influence immense sur la qualité des matériaux qui seront fournis à l’enfant.

Si la mère vit dans l’amour, dans la joie, dans la sérénité, ce sont les hormones du bonheur : ocytocine, sérotonine, dopamine qui vont favoriser le meilleur développement du cerveau, des organes de l’enfant et son épanouissement.

Si elle vit dans la peur ou l’ennui, ou la tristesse, ou la colère, ce sont des hormones de stress qui seront produites et qui, si elles perdurent, freineront le bon développement de l’enfant et le rendront par la suite plus anxieux, nerveux, son système immunitaire sera moins fort. Lire plus

Les dernières découvertes en épigénétique et biologie cellulaire ont confirmé ce que la psychologie avait déjà découvert auparavant.

Education prénatale et épigénétique

Les dernières découvertes en biologie cellulaire et épigénétique expliquent que tout ce qui constitue l’environnement d’une personne influence et modifie l’expression de ses gènes. Ce sont des processus épigénétiques.

Ces faits prennent une importance particulière pour l’enfant en période prénatale.

La présence de pesticides, d’éléments toxiques, le stress… sont des facteurs qui interagissent avec d’autres, tels que l’état psychologique, l’alimentation, ils vont activer des mécanismes dits épigénétiques qui vont modifier l’expression de certains gènes au sein de l’ADN. Ces gènes vont plus ou moins bien s’exprimer, ou pas du tout selon :

  • L’environnement physique : nutrition, activité physique, molécules chimiques des divers polluants : tout cela a une influence sur l’expression des gènes de la future mère et ceux de l’enfant in utero, et ont une action directe sur la santé physique et psychologique de l’enfant.
  • L’environnement psychique de la future mère : ses pensées, ses émotions, ses intentions sont converties en molécules chimiques par son cerveau et par ses glandes endocrines ; elles vont circuler dans tout son corps avec le sang, et à travers le placenta, dans le corps de l’enfant en gestation.

Tout ce que la future mère pense, ressent est traduit en chimie.

Ces « molécules de l’émotion », protéines, neurotransmetteurs, vont transmettre l’information à toutes ses cellules, ses organes.

Ces protéines ou neuropeptides forment des mémoires et sont stockées au niveau des synapses des neurones dans le cerveau mais également dans la membrane cellulaire et dans l’espace intracellulaire de toutes les cellules de son corps. (D’après Candace Pert, Georgetown University)

Ainsi tout ce que la future mère vit s’enregistre dans ses cellules et dans celles de l’enfant. Ces informations environnementales sont utilisées pour sélectionner et modifier le programme génétique du fœtus afin qu’il s’adapte au mieux à son futur environnement extérieur. (En fait, ces neurotransmetteurs sont des protéines, qui comme des petites clés entrent en contact avec des récepteurs sur la membrane des cellules, ce qui va actionner des processus dans le noyau des cellules et moduler l’expression de certains gènes.)

Certaines de ces modifications peuvent être réversibles, si l’environnement ou notre réponse à l’environnement est modifié. Donc cela ouvre de nombreuses possibilités de réparation.

Ceci est bien la confirmation que la vie intérieure de la mère a une énorme importance pour la vie de son futur enfant.

Épigénétique et transmission transgénérationnelle

Ces modifications épigénétiques peuvent se transmettent à la génération suivante, voire à plusieurs générations.

D’ailleurs, si on considère l’ovule et le spermatozoïde qui sont à l’origine du bébé: ils contiennent le capital génétique de la mère et du père (50/50). Ce capital est le fruit de tout un arbre généalogique. Or, chaque génération y a apporté des modifications épigénétiques avant de le transmettre à la génération suivante.

Ainsi l’enfant porte dans chacune de ses cellules des informations liées aux générations précédentes, en particulier celle des deux parents, leurs problématiques conscientes et inconscientes, leurs comportements, leurs émotions, leur style de vie. 

Au cours des quelques mois précédant la conception, lors de la phase de maturation finale de l’ovule et du spermatozoïde, le comportement et le mode de vie des parents va imprégner leurs cellules reproductrices et y moduler l’expression des gènes qui sont liés à la santé et au caractère du futur enfant. Pendant cette période, les futurs parents ont l’opportunité d’améliorer les enregistrements épigénétiques déjà en place (enregistrements faits depuis le début de leur propre vie prénatale et modifiés au fil de leur vie) qu’ils vont transmettre à leur enfant.

Les trois mois avant la conception, la conception, les neuf mois de gestation (les 1000 jours cruciaux si on compte aussi les deux premières années) sont donc une formidable fenêtre d’opportunité pour transmettre le meilleur à son enfant. Une chance et une responsabilité si on en est conscient.

Le style de vie des futurs parents, leur façon de se nourrir, l’air qu’ils respirent, s’ils fument ou boivent de l’alcool, s’ils font du sport, s’ils ont une vie stressée ou une vie équilibrée et épanouie, tout cela va être intégré dans les premiers enregistrements. Le comportement et l’environnement des deux futurs parents ont donc un impact important sur la santé physique et psychologique de leurs futurs enfants, voire petits-enfants surtout pendant la période-clé des 1000jours. Lire plus

En 1997, Bernie Devlin, professeur de psychiatrie à l’Ecole de médecine de l’Université de Pittsburgh, a conclu que les gènes étaient responsables de seulement 48% des facteurs déterminant le Q.I… et que près de 51 % du potentiel d’intelligence d’un enfant est tributaire de facteurs environnementaux.

 

La conception – la naissance

Le moment de la conception est aussi un moment spécial puissant où émotions et sensations du corps sont intenses et vont donc exercer une forte empreinte épigénétique. Si l’enfant est désiré, s’il n’est pas désiré, s’il y a de l’amour entre les parents, ou pas, l’ambiance de ce moment de la conception va s’imprimer sur les deux gamètes. « Dès la conception, l’expérience dans l’utérus forme le cerveau et établit les fondements de la personnalité, du tempérament émotif et de la puissance de la pensée supérieure. » Thomas R. Verny, psychiatre, écrivain et universitaire.

Après la conception, les processus épigénétiques continuent de s’activer chez l’enfant in utero, liés au vécu de la mère dans son environnement pendant toute la gestation.

La naissance est aussi un moment très fort pour la mère et pour l’enfant. Un naissance naturelle et harmonieuse laissera une empreinte positive pour la vie. Lire plus

Donc les quelques mois avant la conception, les 9 mois de gestation et la naissance sont une période capitale pour la vie future de l’enfant. Les deux premières années de l’enfant sont aussi très importantes, elles offrent la possibilité encore d’apporter de grands bénéfices à l’enfant par une attitude pleine d’amour des parents et de leur entourage. Voilà donc les 1000 jours les plus importants de notre vie!

Les neurosciences

Dans les années 90, les neurosciences ont identifié le rôle des neurones miroirs dans la communication intra-utérine.

Nous possédons des neurones miroirs qui transmettent et reçoivent les émotions des autres personnes, d’autres les pensées et d’autres les comportements : ils agissent par rayonnement électromagnétique.

Par exemple, quand on regarde quelqu’un faire du sport, les mêmes neurones s’activent dans notre cerveau.

Cela explique aussi comment l’être humain comprend les émotions, les intentions d’autrui.

Ces neurones se forment et se multiplient dans le cerveau du bébé dès la période embryonnaire. Ils sont capables d’enregistrer les informations dès leur formation. Pendant la gestation, les cerveaux de la mère et de l’enfant (du père aussi et des personnes proches) communiquent constamment par leurs neurones miroirs.

« Votre cerveau et celui de votre enfant communiquent constamment par l’intermédiaire des neurones-miroirs. Les neurones-miroirs de votre enfant, dès leur formation, tôt dans la grossesse (le 1er mois), ont la capacité de recevoir le reflet de vos actions, de vos gestes, de vos pensées, de vos sentiments. Par ces messages reflétés, votre enfant acquerra des savoir-faire, développera son affectivité et sa sensibilité à l’image de la vôtre, ainsi que son intellect. »  Ioanna Mari, conférencière, formatrice en Education prénatale

C’est ainsi que l’enfant s’éduque à travers le mode de vie de ses parents et se prépare à la vie dans son futur environnement, c’est le fondement de l’éducation prénatale.

« Donner le meilleur de vous à votre enfant, c’est donc porter attention à votre comportement et veiller à choisir le meilleur environnement. » Ioanna Mari, conférencière, formatrice en Education prénatale

La mère peut donc activement participer à la formation de l’enfant qu’elle porte, et l’enfant aussi.

Grâce à ces découvertes, à ces informations, même si nos conditions de vie ne sont pas toujours idéales, nous savons qu’en se protégeant, en améliorant notre attitude et notre mode de vie, nous avons de grandes possibilités pendant cette période capitale, pour donner les meilleures chances à l’enfant afin qu’il puisse exprimer son meilleur potentiel.

« Attendre un enfant, c’est l’occasion d’enrichir et d’embellir sa vie. En veillant davantage à nos habitudes physiques, mentales, émotionnelles, en prenant soin de nous, en étant plus à l’écoute de nos besoins profonds, en portant notre attention sur tout ce qui est vivant en nous, nous faisons un magnifique cadeau à notre bébé, mais aussi à nous-même. » Sophie Metthey, « Vivre et transmettre le meilleur pendant sa grossesse »

Comment vivre l’éducation prénatale ?