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Comment transmettre le meilleur à son enfant ? Comment vivre au mieux l’éducation prénatale? 

« Si les futurs parents sont informés du fait qu’il leur appartient de choisir, sur tous les plans, la qualité des « nourritures » données à l’enfant, celui-ci aura toutes les chances d’être sain, fort, équilibré, ouvert aux autres et à la vie, créatif et capable de répandre autour de lui le bonheur et la paix. » Marie-Andrée Bertin, conférencière, auteur de L’éducation prénatale naturelle, Un espoir pour l’enfant, la famille et la société

Quelles sont ces « nourritures » données à l’enfant? Ce que sa mère mange, boit, respire, regarde, écoute, ressent, pense dans sa propre vie et imagine pour lui.  

Alors, comment vivre au mieux l’éducation prénatale et ainsi transmettre le meilleur à son enfant ? 

Avant toute chose, dès le désir d’enfant, il est indispensable que les futurs parents veillent à leur santé physique, base de la santé qu’ils transmettront à leur enfant; il est en effet essentiel de protéger au maximum la période de formation de l’enfant, en commençant la prévention trois mois avant la conception, et de continuer à protéger l’enfant au moins pendant ses deux premières années, les 1000 jours.

 

Vérifier sa santé 3 mois avant la conception

S’informer dès le désir d’enfant, plusieurs mois avant la conception pour bien préparer sa future grossesse devient de nos jours, nécessaire.

Pour les deux futurs parents, libérer leur corps des toxines et polluants, pallier les carences et se protéger des perturbateurs endocriniens, c’est préparer la meilleure base pour la santé physique et psychologique de leur enfant. En effet, il apparaît de plus en plus clairement que l’environnement nutritionnel, le mode de vie ou l’âge du futur père peut se refléter dans les molécules qui régulent la fonction des gènes et se transmettre en partie lors du développement du fœtus. Une étude canadienne d’épigénétique publiée par Nature Communications, a découvert que les carences (en acide folique par exemple) chez le futur père (et pas seulement chez la future mère) ont un impact sur la santé du futur bébé.

C’est pourquoi, de plus en plus, les médecins conseillent :

  • une visite préconceptionnelle 3 mois avant la conception pour vérifier la santé des deux futurs parents et rechercher leurs carences. Trois mois en effet, sont nécessaires pour combler les carences et faire en sorte que dès la conception, l’enfant dispose de tous les éléments indispensables à sa croissance et surtout au développement extraordinairement rapide et complexe de son cerveau.

Seulement 10% des couples bénéficient d’une consultation préconceptionnelle, pourtant recommandée par la HAS (Haute Autorité de Santé, 2009).

Manger sainement

Santé et vigueur peuvent être apportées par une alimentation fraîche, saine et variée, équilibrée, biologique si possible, qui comble bien les besoins nutritionnels du bébé en formation. Quelques respirations profondes au cours des repas apportent détente et bien-être.

Voici les conseils d‘Eric Darche, naturopathe, nutritionniste pour l’alimentation des futurs parents:

Avoir une bonne activité physique, une bonne oxygénation

L’apport d’oxygène est primordial pour la formation des cellules, en particulier pour le développement du cerveau. Et un exercice régulier, adapté à la grossesse et à l’état de santé de la future mère est très bénéfique pour le développement de l’enfant in utero. La recherche a prouvé que les futures mamans qui font de l’exercice pendant les neuf mois de la grossesse peuvent améliorer la santé physique future de leur enfant pour la vie, par exemple réduire les risques de maladie cardiaque et de diabète, et aussi augmenter son QI, sa confiance en lui, son équilibre psychologique, ses capacités de langage et d’apprentissage.

Et l’accouchement sera plus facile pour des mamans plus en forme !

Se protéger des facteurs négatifs de l’environnement, des perturbateurs endocriniens

Un perturbateur endocrinien (PE) est une substance ou un mélange exogène, possédant des propriétés susceptibles d’interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire des effets délétères sur un organisme intact et chez ses descendants.
Les perturbateurs endocriniens sont nombreux dans notre environnement.

Les futurs bébés n’en sont pas protégés car le placenta n’est pas un filtre mais une éponge :

Les PCB – phtalates – nano particules – bisphénol A – retardateurs de flamme bromés – dioxines – parabens – pesticides se retrouvent dans le méconium.
100% de femmes sont imprégnées de ces polluants et y sont exposées

  • par l’intermédiaire de la peau (cosmétiques, crèmes pour la peau, déodorants, shampooings, parfums, vernis à ongles),
  •  par la voie digestive (nourriture contaminée par les pesticides et fongicides, métaux lourds, plastiques) ,
  • par la respiration (pollution particules fines et métaux lourds…),
  • par l’accumulation dans la graisse corporelle de PE lipophiles (DDT, PCB, PBDE), la future mère les transmet au fœtus à travers le liquide amniotique, et par l’allaitement maternel, (mieux vaut limiter les pertes de poids importantes lors d’un projet de grossesse car les PE seront relargués dans l’organisme).
    De plus, certains médicaments contiennent des adjuvants qui sont des PE : (Doliprane, Ferrostrane…)

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Une bonne information pour la prévention et quelques solutions peuvent bien protéger le développement du bébé et de son cerveau:

Le fonctionnement de la thyroïde va retentir sur la capacité à donner la vie, à la possibilité d’avoir un enfant en bonne santé.

« L’intelligence et la santé mentale de nos futurs enfants sont menacés par une exposition continue à des mélanges perturbant les hormones thyroïdiennes dans le corps de la mère, et ce dès la conception… Notre système de santé publique devrait s’assurer que toute femme enceinte dispose, dès les premiers jours, d’assez d’iode pour maintenir des réserves d’hormones thyroïdiennes satisfaisantes, pour elle comme pour le fœtus en développement. La meilleure façon d’y parvenir est de s’assurer qu’elles consomment assez d’iode (via des compléments alimentaires et l’utilisation du sel iodé). Cette mesure simple et peu onéreuse pourrait préserver la fonction thyroïdienne de la mère et le développement cérébral des enfants. Il pourrait ainsi contribuer à réduire les effets de la pollution chimique. » Barbara Demeneix, biologiste, endocrinologue

Une fois que les bonnes conditions sont réunies, la conception peut avoir lieu, dans l’amour et l’harmonie, c’est l’idéal bien sûr.

Créer un lien riche et plein d’amour avec le bébé à naître

Le bébé in utero a les mêmes besoins qu’un enfant (amour, écoute, attention, reconnaissance, considération, échanges, sécurité…). Il est doué de sensibilité, de mémoire et de capacités d’apprentissage étonnantes.

Les futurs parents, en améliorant leur style de vie, en communiquant avec l’enfant, en lui témoignant beaucoup d’amour – l’amour est la stimulation la plus puissante- deviennent ainsi, consciemment, les éducateurs fondamentaux de leur enfant et transforment une grossesse soumise aux aléas de la vie en une œuvre créatrice:

Les intentions et les messages pleins d’amour, les paroles, les chants, les caresses, l’attention et l’écoute de ses parents, leur attitude empathique, bienveillante, le maternage, vont favoriser la sécrétion d’hormones et molécules : dopamine, ocytocine, sérotonine et hormones de croissance sont libérées dans le sang. Elles vont imprégner toutes les cellules du bébé et permettre un développement harmonieux du bébé, de son cerveau. 

Ainsi, grâce à l’ocytocine, le bébé se sentira aimé et en sécurité, il aura confiance en lui, en la vie et aura une bonne estime de lui.

Quand ses parents lui parlent, l’enfant in utero perçoit tout l’amour dont leurs voix sont porteuses. Il est fondamental d’établir le contact avec son bébé, tous les jours, de sentir sa présence, de lui parler, de lui envoyer de l’amour.

« L’embryon connaît les mots au-delà de la langue des parents. Il capte les longueurs d’onde, les vibrations subtiles. Toutes les cellules de l’embryon sont comme des radars ultra sensibles. » Dr Claude Imbert

  • Beaucoup d’amour, car l’amour est la meilleure des protections. Il favorise les échanges, la bonne circulation des énergies et le développement harmonieux du bébé.

« L’élément le plus important à apporter à cet enfant, à ce fœtus en évolution, c’est un amour inconditionnel sans aucun égoïsme, sans aucun orgueil… Aimez votre enfant avant qu’il naisse, aimez même votre enfant avant qu’il soit conçu et aimez l’idée de faire un enfant dans l’amour! » Pr Jean-Pierre Relier, professeur de médecine spécialiste en Néonatologie, L’aimer avant qu’il naisse 

Éviter le stress et favoriser les pensées et les émotions positives

En effet, même si un peu de stress dans la vie d’une future maman peut avoir un effet stimulant sur le bébé, mieux vaut éviter les stress intenses ou prolongés qui eux peuvent induire de mauvaises répercussions sur le développement du bébé en formation par l’intermédiaire des hormones .

« Les émotions de la future maman sont transmises à l’enfant à travers les voies hormonales et énergétiques. Adrénaline, hormones du stress, endorphine, catécholamine, spécialement si elles sont intenses et persistantes, traversent le placenta, inondant le fœtus et elles recréent en lui la même sensation que la maman est en train de vivre. Selon le type d’émotions qui lui sont transmises, le petit réagit de manières différentes.
A une ambiance chaude et accueillante, riche de stimuli, il répond par un «mouvement d’expansion» qui favorise un développement harmonieux et la formation d’un caractère ouvert, serein, confiant, équilibré, centré.
Au contraire, une ambiance froide et anxieuse, aride du point de vue de la communication, provoque en lui un sens de malaise et de confusion qui déchaîne un « mouvement de contraction » : l’enfant qui se forme tendra à être fermé, insécure, insatisfait, méfiant, hyperactif, irritable.  » 
Gino Soldera, psychologue, formateur en Education prénatale,  Revue Educazione Prenatale

Que faire quand on vit des émotions difficiles ou qu’on a des soucis ?

  • On peut parler à l’enfant, le rassurer, lui expliquer ce qu’on ressent, lui dire qu’il n’est pas responsable, l’assurer de notre amour. Cela va le protéger de nos états négatifs.

« L’embryon connaît les mots au-delà de la langue des parents. Il capte les longueurs d’onde, les vibrations subtiles. Toutes les cellules de l’embryon sont comme des radars ultra sensibles. » Dr Claude Imbert, Créer par la pensée des événements joyeux, pour l’enfant, revivre par l’imagination des moments heureux.

  • Dès que possible, aller respirer dans la nature et reprendre contact avec elle.
  • Et bien sûr éviter tout ce qui peut nous perturber: musiques, lectures, films violents ou déprimants. 

Quelques idées simples et efficaces pour atténuer le stress ou en sortir: voir ci-dessous « Cultiver le bien-être »

Utiliser son imagination

L’imagination, faculté créatrice de la femme, est un véritable outil psychologique à la disposition de chaque femme. Bien orientée, elle crée des images positives qui induisent des lignes de force structurantes pour le développement de l’enfant.

Cette activité psychique de la future mère retentit sur le fœtus tant est étroite la symbiose mère-enfant: la pensée engendre une émotion qui déclenche des réactions neurovégétatives, neurohormonales. Celles-ci modifient l’équilibre biologique de la mère et peuvent entraîner des adaptations fonctionnelles et structurelles chez l’enfant.

Imaginer son enfant

Ainsi, par l’imagination la mère a de grandes possibilités, elle peut :

  • imaginer et souhaiter les meilleures qualités pour son enfant (vitalité, joie, générosité, force…), l’imaginer par exemple, comme un enfant joyeux et plein de vie et plus tard comme un adulte équilibré, heureux et créatif. C’est très efficace, surtout en état de relaxation.
  • imaginer la beauté, la contempler, la créer pour que l’enfant s’en imprègne.

Elle peut aussi imaginer l’enfant dans une bulle d’amour, dans un soleil. Il sera protégé.

«La femme est l’artiste de l’imagination et l’enfant dans l’utérus est la toile sur laquelle elle peint ses tableaux » Paracelse (1493-1541), médecin, philosophe de la nature

La mère peut donc activement participer à la formation de l’enfant qu’elle porte, et l’enfant aussi. Les futurs parents ont la possibilité de réaliser un acte véritable de création s’ils y font participer leur pensée, leur amour, leur âme et leur esprit en donnant le meilleur d’eux-mêmes chaque jour et idéalement en veillant à leur santé quelques mois à l’avance.

Cultiver le bien-être

Bien-être au quotidien : recommandations basées sur les neurosciences

D’après Elisabeth Grimaud, chercheur en Sciences du langage et Psychologie, c’est avec le Beau, le Bien et le Bon, que l’on peut avoir du bien-être au quotidien et vivre du bonheur, ce qui est bénéfique pour le bébé in utero, sur tous les plans.

  • le Beau: quand on s’émerveille, qu’on admire. Grâce à nos cinq sens, nous appréhendons le monde et pouvons nous émerveiller, alors la dopamine qui sera plus présente dans notre cerveau, va nous apporter du bien-être.
  • le Bien: quand on s’applique à faire bien, quand on s’implique dans ce qu’on fait, on en reçoit une grande satisfaction grâce à la sérotonine qui va pouvoir arriver dans notre cerveau et booster notre estime de soi .
  • le Bon: quand on se tourne vers les autres, quand on est bienveillant, cela augmente notre bien-être, notre bonheur au quotidien grâce à l’ocytocine, le neurotransmetteur du lien, de l’attachement.

L’augmentation du niveau de bien-être dans le corps se fait en étant en lien avec les autres, en étant en lien avec l’environnement par nos cinq sens et en étant en lien avec ce que l’on fait

Le bébé in utero, va bien sûr bénéficier directement des bons états intérieurs de sa mère, amplifiés par le lien conscient que sa mère crée avec lui.

Cela implique de :

  • s’entourer de belles choses, de belles couleurs, écouter des belles musiques, contempler des œuvres d’art, des sculptures, la nature… « Les neurosciences démontrent aujourd’hui que la beauté a une action tangible sur notre cerveau et par là sur notre corps. Depuis la nuit des temps, dans de nombreuses cultures, on a fait ce lien entre beauté et santé. » Pierre Lemarquis, neurologue
  • faire des choses qu’on aime. Faire de son mieux dans celles qu’on aime moins.
  • aller vers les autres… avoir des amis, être bien entourée.
  • avoir du temps pour soi et pour communiquer avec son enfant, lui parler, partager avec lui les joies de la vie quotidienne.
  • Être reconnaissant équilibre le rythme cardiaque et le système nerveux, améliore l’immunité et l’équilibre hormonal. La gratitude nous aide à apprécier ce que nous vivons, ce que nous avons, à voir le bon côté de la vie, elle nous rapproche des autres. Ce sont alors les pensées positives qui nous habitent: la joie, la sérénité, l’émerveillement.

Chanter, écouter de la musique

La musique et le chant participent à créer une ambiance harmonieuse et chaleureuse et aident à la détente et au bien-être des futurs parents. La voix chantée de la mère régule le taux de cortisol du bébé. La musique favorise le développement du cerveau du fœtus et sa mémoire durable.

« L’être en formation, dès la période embryonnaire, reçoit les vibrations sonores par les cellules réceptrices de sa peau, de ses muscles et de ses articulations.»

« Les chants et les musiques entendues, non seulement stimulent le développement de l’enfant prénatal, mais sont mémorisés et constituent pour lui un premier bagage culturel »

M-A Bertin, L’éducation prénatale naturelle, Ed du Dauphin

Bien s’entourer

Il n’est pas toujours facile de créer ce lien avec le bébé au quotidien, de savoir comment lui parler ou comment rester zen pendant cette période décisive, suivant notre histoire de vie, suivant notre disponibilité. C’est pourquoi différents accompagnements sont proposés aux femmes enceintes pour les aider à créer ce lien, à communiquer avec l’enfant à naître, à bien vivre la grossesse et à se préparer à bien vivre l’accouchement.

En fonction de vos préférences, renseignez-vous sur les bénéfices du Chant prénatal, de l’HypnoNaissance, de la Sophrologie, du Yoga prénatal, de l’Haptonomie, de la Pédagogie Perceptive avec les outils de la Gymnastique Sensorielle Périnatale, la méthode Raffai, etc.

*Pour les femmes enceintes en difficulté, qui vivent de la solitude ou des violences, des associations proposent accueil, prise en charge, soutien et accompagnement pour vivre leur grossesse au mieux. Elles accompagnent les femmes enceintes dès le début et à tout moment de la grossesse. L’objectif est de préparer la naissance et de construire l’avenir de ces femmes et de leur enfant. Ces associations travaillent en lien avec les services sociaux et, sauf exception, proposent un accueil après la naissance. Lire plus
Et aussi: La Maison de Rosalie https://maisonderosalie.fr/