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La nutrition de la femme enceinte

Conférence dEric Darche : naturopathe, nutritionniste, auteur de 7 livres sur la nutrition, lors du Séminaire « Du Désir d’Enfant à la Parentalité-Accompagnement et Soutien à la Parentalité » de Fréjus le 21 septembre 2013

Une alimentation optimale, favorable à tous est conseillée: mais en plus, une alimentation à base de produits biologiques est particulièrement recommandée aux femmes enceintes, pour éviter les perturbateurs endocriniens.

Il est recommandé de manger dans une ambiance sereine et de bien mastiquer la nourriture pour mieux assimiler les éléments nutritifs.

Voici une alimentation qui répond aux besoins des futures mères et de leur enfant:

  • crudités en entrée – légumes (salade, tomate, céleri, carottes…)
  • des protéines – des lipides et des glucides.
  • Des fruits aqueux (pommes, ananas…), des fruits oléagineux (amandes, noisettes…), des fruits secs (raisins, figues…), des fruits amylacés (châtaignes, bananes…) 

Les crudités

Les crudités sont pleines de minéraux, de vitamines, d’enzymes. Elles conservent tous les nutriments, les enzymes nutritionnels qui ne résistent pas à la cuisson.

Chaque aliment va apporter des enzymes pour sa propre digestion, (sinon on va ponctionner dans les réserves de l’organisme), des vitamines (qui sont détruites à la cuisson dès 60°).

La vitamine C est la plus sensible à la chaleur. Les minéraux et les acides gras sont altérés à 110°.

Si la nourriture est trop cuite, le pancréas va fabriquer plus d’enzymes,  ce qui fait beaucoup grossir, dans ce cas un autre organe diminue : le cerveau. Quand le pancréas fabrique trop d’enzymes nutritives, il doit aussi fabriquer des enzymes métaboliques pour nettoyer l’organisme (les espaces intercellulaires).

Les graines germées :

Quand la graine a germé et qu’on fait grandir la pousse, le potentiel nutritionnel augmente en qualité et en quantité.

Pour les graines qui contiennent du gluten, le gluten disparaît dans les pousses d’herbe.

Les graines d’alfafa (luzerne) sont faciles à mâcher, très riches en protéines, ont une haute valeur nutritive.

Il faut prendre le temps de bien mâcher : scinder, ouvrir les molécules… si on met de la valeur à la vie, on met du temps à la vie.

Bien les laver et se laver les mains, ajouter du citron.

Les crudités sont à râper fin.

Les huiles

Ne pas les chauffer. 

Ajouter des huiles : aucune huile ne contenant tous les acides gras (oméga 9, 6, 3), il est bien de varier.

L’huile de noix est bien équilibrée.

Toutes les huiles doivent être vierges, de 1ère pression à froid et biologiques.

Le bébé a besoin d’énormément d’oméga 3 sinon, il peut avoir des problèmes dans les fonctions cognitives.

Le lait de la maman est très riche en oméga 3.

Prendre une cuiller à soupe à midi, une le soir ; l’huile de colza (riche en oméga 3) est la moins chère (prendre bio de 1ère pression à froid). L’huile de tournesol contient plus d’oméga 6.

On peut varier : à midi huile de noix, le soir colza, puis olive…

Deux huiles supportent la chaleur : l’olive et l’arachide. Rajouter du vinaigre de pommes bio, des amandes, des noisettes riches en protéines, des noix de pécan…

*Un bémol sur le soja, surtout pour les femmes enceintes (articles sur The Lancet). Si les futures mamans boivent trop de lait de soja, le bébé aura de l’oestradiol dans le sang (risque de micropénis).

Il vaut mieux éviter de donner du soja avant l’âge de 3 ans; en effet, il peut provoquer des problèmes neurologiques car il contient 20000 fois plus d’œstrogène-like que les autres plantes.

Le lait maternisé de soja est fait avec du soja transgénique ; on peut trouver des protéines bien ailleurs.

Les acides gras sont très importants pour la période prénatale et postnatale. Une alimentation riche en noix et huile de noix (qui contient des acides gras polyinsaturés), va agir sur la pression artérielle au repos et  va préparer le corps à mieux réagir au stress.

Les mamans baby blues manquent en général d’oméga 3 (elles les ont données au bébé pour l’œil, l’acuité visuelle).

Les asiatiques qui consomment beaucoup d’oméga 3 ne font pas de dépression post partum.

Les féculents :

Il vaut mieux choisir les sucres – pain, pâtes, riz, céréales, miel… pommes de terre, millet… surtout les céréales complètes ou semi complètes, non raffinées (plus de qualité).

En consommant des aliments raffinés on sécrète beaucoup d’insuline avec le risque de devenir pré-diabétique et diabétique.

C’est mauvais surtout pendant cette période prénatale très importante.

Si l’alimentation de la future mère comporte beaucoup d’aliments à indice glycémique élevé, l’enfant aura une tendance à l’obésité et aura un risque de développer un diabète à 50 ans.

Au début, si on n’a pas l’habitude, on peut commencer par les céréales semi-complètes, puis les complètes. 

Les protéines végétales

On en trouve dans les légumineuses.

Le pré-trempage des légumineuses réveille les enzymes.

Les lentilles corail sont plus digestes que les vertes ou les marrons.

Les protéines : une bonne quantité, midi et soir est nécessaire.

Il y a des sites réserves pour les graisses, les sucres, mais pas pour les protéines.

Pour la femme enceinte, elles sont particulièrement importantes car les acides aminés sont indispensables pour la production des globules rouges et des neurotransmetteurs.

Viandes, poissons, œufs, laits, fromages … bio

  • Eviter les fritures (7 heures de digestion au lieu de 4).
  • Le poisson peut amener des oméga 3 pour les fonctions cognitives et cardio-vasculaires. Les EPA et DHEA sont tout prêts alors que dans le cas des végétaux, c’est le foie qui doit transformer les oméga 3 en EPA et DHEA.
  • Préférer les petits poissons : sardines, rougets, anchois, maquereaux… (au début de la chaîne alimentaire). Eviter les crustacés et les coquillages (ce sont les éboueurs de la mer qui concentrent les métaux lourds). De nombreux adultes et enfants présentent de hauts taux de métaux lourds. Attention à ne pas manger des gros poissons en fin de chaîne alimentaire (raie, thon, saumon…) qui contiennent  mercure et PCB.

Au Québec, il y a interdiction aux femmes enceintes de manger du thon. 

Aliments à éviter :

  • Le café – le vin et l’alcool
  • Les poissons fumés – les surimis (qui contiennent glutamate et aspartame, destructeurs de neurones), crustacés et coquillages et gros poissons (voir ci-dessus)
  • Les viandes marinées et grillées – les fritures
  • Le tarama, les croûtes de fromage
  • Fromages fermentés – au lait cru – râpés à l’avance
  • Les produits laitiers « Lait, mensonge et propagande » Thierry Souccar

Il est conseillé de préparer juste la quantité de nourriture cuisinée nécessaire pour qu’elle garde vitamines et vitalité.

 

Vitamines, sels minéraux

Vitamines et sels minéraux sont bien sûr indispensables:

  • Vitamine D issue de poisson.
  • Vitamine C : une complémentation pour les mamans qui ont fumé est importante. S’il y a carence en vitamine C, il y a risque de malformation du cerveau. La vitamine C joue un rôle important dans la synthèse des hormones adrénaline et noradrénaline, d’où son action importante dans la réponse de l’organisme au stress.
  • La vitamine B1 a un rôle crucial, la B6, B9…B12
  • La vitamine B9 – on la trouve dans les épinards, les fruits rouges, les céréales complètes. Quand la maman en manque, risque de malformation chez le fœtus.
  • La vitamine B12 – on la trouve dans les produits et les sous-produits animaux, poisson, crustacés, coquillages, algues (laitue de mer), produits laitiers, jaune d’œuf, jus d’herbe d’orge ou de blé (frais ou en poudre). Chez les femmes enceintes végétaliennes, des apports de vitamine B12 sont conseillés.
  • Calcium – potassium – magnésium : dans les fruits oléagineux

Les fruits crus contiennent beaucoup de vitamines, il est plutôt conseillé de les manger en dehors des repas ou en tout début de repas, avant les crudités.

Le calcium est présent dans le chou, le sésame…

Le curcuma est un formidable anti-inflammatoire, surtout associé aux acides gras.

Fumer, avoir pris des contraceptifs peu avant la conception, peut provoquer des carences.

Bien se nourrir est très important mais la qualité des pensées et des émotions de la future maman est essentielle.

Livre d’Eric Darche: « L’alimentation idéale pour des jeunes: Comment favoriser l’équilibre physique et mental des enfants, adolescents et jeunes adultes »   Edition Lanore