You are currently viewing L’éducation prénatale et l’avenir de l’humanité

L’éducation prénatale et l’avenir de l’humanité


Marie-Andrée Bertin, Deuxième Congrès Mondial pour l’éducation prénatale
« L’ÉDUCATION PRÉNATALE, DE LA GRÈCE ANTIQUE AU XXI’ SIECLE », Athènes 1994.


Ce deuxième Congrès Mondial sur l’Éducation Prénatale va s’achever. Avant de conclure et de clore, je souhaiterais, brièvement, mettre en évidence les conséquences qu’aura, pour l’ensemble de l’humanité, une éducation prénatale positive, lorsqu’elle sera pratiquée par tous les peuples, dans le monde entier.

L’éducation prénatale, premier des droits de l’homme et de l’enfant, est aussi la prévention la plus fondamentale puisqu’elle participe, dès l’origine de l’être à la genèse de sa santé physique et psychique.
On sait la somme d’énergies humaines et financières qu’il faut déployer pour tenter d’obtenir une amélioration, souvent très limitée, de ce qui s’est révélé défectueux dans le corps, la psyché, l’intellect d’une personne.
Alors, si les futurs parents, la future mère surtout, peuvent favoriser la formation d’êtres sains, équilibrés, confiants en eux-mêmes, ouverts aux autres et à la vie, quel gain pour les individus et pour les sociétés !

Le Docteur Sanz, au Congrès de Grenade l’an passé, allait encore plus loin. Pour lui, « la femme enceinte apparaît, aujourd’hui, être porteuse des clés d’une revitalisation des générations futures sur tous les plans ». Et cela simplement, joyeusement, en optimisant sa vie quotidienne. Sans grever le budget de la nation, dont au contraire les dépenses de santé et de sécurité seront, à long terme, considérablement réduites.

Nos sociétés sont actuellement à bout de souffle, dans une impasse où le risque d’implosion grandit sans cesse.
Elles sont en recherche d’un nouveau mode de fonctionnement, d’une autre répartition des richesses, d’une autre organisation du travail, d’un autre art de vivre.
Mais il est long et difficile de changer les choses par des mesures extérieures si les hommes ne changent pas de l’intérieur, par leurs propres efforts.
Ces nouvelles connaissances sur la vie à sa source, sur le pouvoir qu’ont les futurs parents de donner un plus à leurs enfants, changent déjà quelque chose dans les mentalités.

Les jeunes, comme nous l’avons vu, sont responsabilisés et valorisés. Dans le monde actuel, ils ne sont pas sûrs de trouver place, ils découvrent que pour la vie, ils ont une valeur et qu’ils peuvent agir. Quel espoir pour eux !
Ils prennent aussi conscience que la machine économique, idole de nos sociétés, adulée bien qu’elle exclue des millions d’hommes, de femmes, donc de familles, doit être remise au service de l’homme, et non l’inverse, comme c’est le cas actuellement.
Les femmes ont un grand rôle à jouer dans cette humanisation. « Si les hommes fabriquent des machines, les femmes, elles, font les hommes » écrit le Professeur Relier. Nous avons dit qu’elles pouvaient amener leur compagnon à une meilleure compréhension, un meilleur respect, une nouvelle participation à la vie. Aujourd’hui, dans leur for intérieur, ils attendent cela.

Et je vous invite à imaginer les êtres sains, stables, ouverts et créatifs qui pourraient venir au monde, dès la prochaine génération, si, au niveau planétaire, ces informations atteignaient rapidement les couples, les jeunes, la société tout entière par des voies multiples :

  • au plus près des futurs parents, par les professionnels qui les accompagnent,
  • par les Ministères de la Santé et de l’Éducation,
  • par les mouvements associatifs et de jeunesse,
  • par les structures religieuses diverses,
  • et, enfin, par les médias dont la puissance de diffusion est énorme.

Les journalistes sont, par formation, plus sensibles à l’actualité qu’au long terme. À nous de les convaincre : le temps presse.
C’est donc à une mobilisation générale que je vous convie. Afin que la vie reprenne ses droits, l’être humain sa place, la première, et que, le cœur ouvert, il stimule sa créativité afin d’offrir aux générations à venir un monde plus fraternel où chacun puisse trouver place et vivre heureux.