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Photo par Jill Wellington de Pixabay

Lumière et couleurs – Eveil à la beauté

Docteur Patrick CAMUS, médecin généraliste, homéopathe et chromothérapeute, Deuxième Congrès Mondial pour l’éducation prénatale, « L’ÉDUCATION PRÉNATALE, DE LA GRÈCE ANTIQUE AU XXI’ SIECLE », Athènes

Notre société engendre de plus en plus de problèmes qui deviennent de plus en plus complexes et urgents à traiter : la faim dans le monde, la violence, le SIDA, le cancer… Si tous les problèmes s’accumulent, de plus en plus aigus et cruciaux malgré les efforts déployés pour y mettre un terme, c’est peut-être que l’on a oublié le principal : l’origine, la source, la graine, le centre, je veux dire la vie en formation dans le sein maternel, dans la cellule familiale.

C’est là, de la fécondation à la naissance, de la cellule primordiale à l’enfant qui pousse son premier cri neuf mois plus tard, que s’édifie l’être humain à partir de ses potentialités génétiques et au moyen des éléments fournis par sa future mère.

La médecine scientifique moderne à laquelle nous devons tant, sait confirmer la grossesse dès son origine, renseigner sur le bon développement de l’enfant, rassurer sur une pathologie éventuelle, montrer le futur bébé vivant dans le ventre de sa mère, et écarter quasi totalement le risque vital fœto-maternel lors de l’accouchement. Tous ces progrès sont inestimables. Mais une focalisation sur leur aspect technique ne nous a-t-elle pas fait occulter la dimension d’amour et de conscience dont l’absence (et les exemples ne manquent pas dans notre société) peut mener au chaos ?
La médecine actuelle a pris en charge la surveillance et le suivi biologique de la grossesse. C’est un progrès considérable, car il peut libérer la femme de cette inquiétude inscrite au plus profond de nos cellules : l’instinct de survie pour nous-mêmes et pour notre progéniture.

Mais il ne faudrait pas que la femme oublie plus longtemps – et notre rôle de thérapeutes est de le rappeler – que l’être humain qui se développe dans son ventre n’est pas seulement une machine biologique, mais un être humain à part entière, qui a besoin, et peut-être encore plus à cette époque intra-utérine qu’à toutes autres périodes de la vie, de l’amour et de la conscience de sa mère manifestés dans la vie quotidienne.
De nombreux témoignages, recherches et observations ont confirmé l’étroite symbiose qui existe entre la mère et l’enfant, non seulement sur le plan biologique mais aussi sur les plans affectif, psychique, et son impact sur le développement de l’enfant, à tous ces niveaux. Chacun peut le vérifier en interrogeant des mères de famille autour de lui. Pour que cette symbiose soit la plus constructive possible pour la mère et l’enfant, de nombreuses suggestions ont été faites au cours de ce congrès.

Je vais, pour ma part, vous présenter les bienfaits, trop souvent ignorés, que peut apporter un travail conscient avec la lumière et les couleurs. La plupart des gens ressentent l’action des couleurs dans leur corps. Cela correspond-il à une faculté innée ou à un développement de la sensibilité individuelle de l’humanité actuelle qui va nous permettre d’explorer de nouveaux domaines et de nouveaux champs de conscience ? Je ne peux répondre. Je vais simplement vous parler de mon travail et de mes réflexions sur la lumière et les couleurs.

Tout d’abord qu’est-ce que la lumière ?

C’est encore en partie une énigme pour la science moderne. Alors essayons de l’aborder de façon simple, directement accessible et peut-être allons-nous faire ensemble d’intéressantes découvertes.
Où est la lumière ? Dans cette salle, comme au-dehors pendant le jour, elle est partout présente. Nous baignons en elle comme les poissons baignent dans l’eau. Mais nous ne la voyons pas car elle est invisible.
Comment se manifeste-elle ? Elle éclaire le monde qui nous entoure révélant à nos yeux ses innombrables formes et ses mille couleurs.
D’où vient-elle ? Dans cette salle, une lumière artificielle provient des lampes alimentées par l’électricité. Mais dans la nature et à l’échelle du système solaire, la lumière vient du soleil.

Le soleil c’est le centre, la pile d’énergie cosmique qui anime tout le système portant son nom et c’est lui qui crée la vie sur notre planète. Ceci est la réalité astronomique, la réalité scientifique. Mais on la retrouve placée au cœur de la plupart des traditions. Cet héliocentrisme réconcilie les deux ennemis héréditaires que sont la science et la religion. Science et religion tiennent ainsi le même langage mais chacune sur le registre qui lui est propre : énergétique et biologique pour la science, spirituel pour la religion.

Pour la science, le soleil est source de vie, de chaleur et de lumière.

La lumière véhicule jusqu’à la terre l’énergie de vie générée par le soleil. Les végétaux chlorophylliens par la photosynthèse la transforment pour alimenter toute la chaîne des êtres vivants. La chaleur est une condition fondamentale de la vie. Vie que la lumière dynamise au fil des jours et des saisons.

Pour les religions dites « solaires », le soleil manifeste la Divinité Source de Vie.

Le symbolisme solaire se retrouve sur les cinq continents : en Amérique, chez les Incas, les Mayas, les Aztèques, en Inde où le soleil est tantôt la demeure de Brahma, tantôt celle d’Atma, esprit universel et cœur du monde, tantôt l’œil de Krishna. Au Moyen Orient, selon la Kabbale, c’est dans le soleil, Tiphéret, que Dieu le Père se transmute en Dieu le fils, l’esprit christique. Dans la religion chrétienne, Jésus s’identifie à la lumière en déclarant: « Je suis la lumière du monde »

La lumière, invisible comme nous l’avons souligné, se manifeste, tout d’abord par les « couleurs-lumières » qui n’ont pas de support matériel dense. L’arc-en-ciel en est un exemple à haute valeur symbolique dans nombre de civilisations. C’est le pont, l’arche d’alliance entre le ciel et la terre, comprenons entre le monde subtil de l’Énergie, des principes, accessibles à notre conscience et le monde de la manifestation, de la forme accessible à nos sens.
Puis la lumière se manifeste par les « couleurs-matières » qui ont un support matériel dense. Elles sont la lumière venue du soleil condensée en substances chimiques et chromatiques par le processus de la photosynthèse dans les feuilles, les fleurs et les fruits.
La lumière est à la fois matière et énergie : c’est ce qu’affirme la science. Elle est aussi conscience : c’est ce que disent toutes les traditions religieuses. Cette dimension de conscience, que chacun peut vérifier expérimentalement – nous le verrons plus loin – élargit la structure de la lumière du mode binaire à un mode trinitaire: matière, énergie et conscience.

Ces quelques considérations sont accessibles à la compréhension de chacun. Pourtant, de la lumière, il n’est pas question dans la science médicale moderne. Celle-ci constate que pour vivre l’homme a besoin de manger, de boire et de respirer, mais la lumière est ignorée. Pourtant, de même qu’il existe dans l’organisme un métabolisme des glucides, des lipides et des protides (matière solide), un métabolisme de l’eau (matière liquide), un métabolisme de l’air (matière gazeuse), il existe dans l’organisme un métabolisme de la lumière et des couleurs (matière ignée des Anciens). La lumière ou plutôt les couleurs qui la composent agissent aux trois niveaux biologique, énergétique et psychique.

Le soleil génère la vie, la lumière transmet la vie, les couleurs manifestent la vie.

C’est dire toute l’importance que peut prendre le travail avec la lumière et les couleurs durant la période d’incarnation qui correspond aux neuf mois de la grossesse.

Les Anciens ont nommé le plexus neurovégétatif qui se trouve au centre du corps humain « plexus solaire ». C’est là, qu’ils ont placé le siège de l’intelligence, non de la logique intellectuelle mais de l’intelligence du cœur qui associe à la lumière de la sagesse la chaleur du cœur, qualités analogues aux deux principes solaires : lumière et chaleur.
Pour eux, les sept couleurs de la lumière correspondent aux « vertus » que l’homme doit s’efforcer à rayonner dans sa vie. La tradition occidentale les répartit ainsi :

  • le rouge correspond à la force, au courage et à l’amour
  • l’orange à la santé et à la sainteté
  • le jaune à l’intelligence et la sagesse à la teinte or
  • le vert à l’espérance 
  • le bleu à la foi et la vérité
  • l’indigo à la force
  • et le violet à l’esprit de sacrifice.

Nous savons aujourd’hui, grâce aux dernières découvertes scientifiques, que les couleurs participent aussi de la structure intime de la matière. En effet, les dernières particules infra atomiques mises en évidence sont les quarks, particules de lumière auxquelles les physiciens ont attribué les trois couleurs fondamentales : rouge, jaune et bleu.
Les biologistes ont souligné de façon ponctuelle l’importance de la lumière dans la biologie animale:

  • L’axe oculo-épiphisio-gonadique se nourrirait de lumière.
  • Le fait d’obturer la vue d’un caneton durant sa croissance entraîne un non développement de ses gonades à l’âge adulte.
  • Un têtard ne peut survivre dans une eau synthétisée en laboratoire que si celle-ci a été préalablement exposée aux rayons du soleil.

Certains psychologues chromo thérapeutes utilisent les couleurs pour explorer l’état psychologique de leurs patients, suivre l’évolution de leurs troubles et les traiter.
Des travaux médicaux récents ont montré que l’on pouvait par photothérapies traiter les dépressions hivernales en exposant les patients à une lumière intense (2500 lux) et matinale durant deux heures pendant plusieurs jours.
Quant aux publicistes, ils savent exploiter l’impact psychologique des couleurs pour servir leurs desseins commerciaux.
Ces quelques exemples montrent que la lumière est présente dans toutes les manifestations de la vie. Sept ans de travail quotidien avec les couleurs dans mon cabinet médical, de recherches personnelles, m’ont convaincu de leur importance. Si l’eau et l’air permettent le développement de la vie sur terre, la lumière est l’énergie fondamentale qui anime tous les processus de cette même vie en les pénétrant tous de l’intérieur, des plus denses aux plus subtils.

Comment peut-on travailler avec la lumière et les couleurs?

Pour bien comprendre l’action des couleurs, il faut garder en mémoire le fait que la lumière est corpuscule, onde vibratoire et conscience. Ces trois composantes sont imbriquées et indissociables.
Par exemple, une personne placée dans une ambiance bleue créée par un projecteur, peut avoir un ressenti physique : un point douloureux, une réaction neurovégétative à type de picotements qui courent en un endroit du corps ou des palpitations. Elle peut éprouver une sensation émotionnelle du type anxiété, joie ou paix intérieure.
Cette sensation est évolutive : elle n’est pas figée dans le temps, elle évolue comme si tout un travail intérieur s’accomplissait. Une règle d’or à observer: un trouble révélé par une couleur peut être apaisé par la couleur complémentaire.

Il existe actuellement de nombreuses méthodes thérapeutiques de travail avec les couleurs:

On peut éclairer certains endroits du corps avec des faisceaux lumineux ou poser des filtres colorés sur certaines parties du corps particulièrement sensibles à l’action des couleurs : la plante des pieds, l’oreille et bien sûr, l’emplacement des principaux plexus neurovégétatifs et les points d’acupuncture.

L’on peut aussi travailler à distance du corps : placer un filtre de couleur dans le champ électromagnétique qui entoure le corps suffit à induire une réaction neurovégétative, en général très bien ressentie par le patient et que l’on peut contrôler au niveau du pouls.

Il est possible aussi de faire prendre des bains de couleurs. Dans une pièce obscure, l’on baigne la personne habillée de blanc dans une ambiance colorée, bleue ou verte par exemple pendant un certain temps, et l’on
observe ses réactions, son ressenti.

L’on peut travailler encore de façon plus subtile à partir d’images mentales : l’expérience montre combien elles sont efficaces. En état de relaxation par exemple, l’on peut faire visualiser une couleur au patient et lui demander d’explorer son vécu soit de façon globale, soit de façon plus spécifique, en se focalisant sur tel ou tel plan de son être : psychologique, émotif et même physique, en dirigeant sa conscience vers un organe. En intensifiant sa visualisation, il peut dynamiser cet organe, une fonction, son corps global, tout en éveillant en lui des états d’âme correspondant à la couleur utilisée.

En résumé:

Le soleil et sa lumière alimentent de leur énergie la vie biologique. Ils alimentent aussi la vie psychique.
Ces deux domaines sont indissociables et le travail effectué sur l’un retentit sur l’autre. Mais on peut, selon le but recherché, valoriser l’un ou l’autre aspect en modulant sa façon de travailler.

Comment la future mère peut-elle travailler avec la lumière et les couleurs ?

Elle peut se ré harmoniser avec l’aide d’un thérapeute, comme nous venons de le voir. Les résultats seront optima si elle le fait, – ainsi que le futur père – avant la conception.
Pendant la grossesse, elle peut travailler de la façon la plus simple et la plus agréable pour elle : en portant des couleurs lumineuses et en choisissant chaque jour celle qui lui plait et l’attire.
Elle pourra installer ces couleurs autour d’elle à peu de frais : une nappe, des rideaux, des coussins ou les utiliser de façon créative en peignant aquarelles, toiles, soie, vitraux, …
Elle bénéficiera de la lumière totale en se promenant ou en s’exposant au soleil du matin très dynamisant pour le corps, le cœur et l’esprit.
Elle pourra, comme nous l’avons vu, visualiser la lumière blanche ou les pures couleurs du prisme, en inonder mentalement ses cellules et celles de son enfant.
Ainsi, tous deux seront vivifiés physiquement, dynamisés et harmonisés psychiquement.

Est-il plus belle imprégnation que celle de la lumière et des couleurs ? Ne nous conduit-elle pas, comme le dit Platon, à « La seule véritable naissance : la naissance à la Beauté ? ».
Le XXIème siècle en témoignera.