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LA MÈRE: Une puissance formatrice de vie, Sa reconnaissance de la Grèce antique à nos jours

par Ioanna MARI, formatrice en éducation prénatale, Présidente de l’Association Hellénique pour l’Éducation Prénatale
au Congrès d’Athènes de l’OMAEP, Organisation Mondiale des Associations pour l’Éducation Prénatale, « L’ÉDUCATION PRÉNATALE DE LA GRÈCE ANTIQUE AU XXIème SIÈCLE » , 1994

Extrait:
« L’enfant ressemble à l’image que la femme porte dans son imagination pendant la conception. Des femmes amoureuses de statues de dieux ou de héros, ont mis au monde des enfants qui leur ressemblaient ». Empédocle, philosophe, poète, ingénieur et médecin grec de Sicile, du Vᵉ siècle av. J.-C.
Les philosophes de la Grèce antique ont célébré une qualité spécifique de la femme et tout particulièrement de la femme enceinte. Selon eux, au cours des neuf mois de la grossesse, elle a le pouvoir de former son enfant à la ressemblance des images qu’elle contemple ou que son imagination crée et retient. Elle imprimerait chez son enfant in-utero les caractéristiques physiques de ce qu’elle regarde ou imagine et les qualités psychiques et morales qu’elle admire, cultive en elle et désire profondément. D’après Empédocle, ce pouvoir est déjà présent et actif au moment de la conception.
Les mœurs, la vie quotidienne dans la Grèce Antique et jusqu’à des périodes plus récentes étaient fondées sur une préoccupation primordiale : protéger la femme et particulièrement la femme enceinte de toute image laide, violente et destructrice et lui assurer une grossesse calme, orientée vers la beauté et l’harmonie.
Nicolas Papageorgakis, dans un article intitulé « Idéoplastie chez les femmes enceintes » paru dans Le mystère de la vie (1950) dit que: « Les Grecs anciens décoraient leurs maisons de belles statues de dieux et de héros, afin que les femmes enceintes, en les admirant, imprègnent le corps et l’esprit de leur enfant de la beauté, de l’harmonie et des qualités morales que ces sculptures représentaient ».
« La seule véritable naissance, c’est la naissance de la beauté. », enseignait Platon. Beauté du corps et du caractère étaient indissociables pour lui.
Ce précepte a imprégné les us et coutumes de la Grèce au cours des siècles et certaines grands-mères d’aujourd’hui conseillent encore à leurs petites filles enceintes :
« Pour avoir un enfant beau de corps et d’esprit, regarde de beaux enfants, des personnes belles, géniales, vertueuses. Entoure-toi d’images, d’êtres exceptionnels et contemple-les.
Quand tu sentiras ton bébé bouger en toi, assieds-toi calmement devant des icônes du Christ et de la Vierge avec un sentiment d’amour et de vénération.
Évite tout ce qui est laid et admire la beauté et la sagesse de la nature. Ne porte pas d’habits noirs mais revêts-toi de couleurs lumineuses. Sois toujours gaie et souriante, même avec ta belle-mère, afin que ton enfant soit, lui aussi, joyeux et jovial ».
Ne peut-on voir dans ces pratiques conscientes la clé de cette abondance de génies des sciences et des arts qui ont vu le jour dans la Grèce antique et de héros, de personnages exceptionnels dans les temps plus modernes ?
Malheureusement, pour beaucoup, ce savoir intuitif et empirique s’est perdu. Les grossesses sont abandonnées aux aléas de la vie et les conséquences, souvent négatives, parfois dramatiques, obligent à étudier à nouveau ce sujet.
Ainsi, dans son ouvrage « Le Père Porfyrios », Klytos loannides rapporte que ce moine-prêtre orthodoxe, au cours des dernières décennies, affirmait toujours que « l’éducation commence dans le ventre maternel ». Il possédait un don particulier pour déceler l’origine prénatale des problèmes que présentaient enfants et adultes. Consulté un jour par un Professeur d’Université, il lui déclara: « Monsieur le Professeur, vous avez le problème dont vous me parlez, depuis le ventre de votre mère ». Le Professeur se mit à pleurer et dit au prêtre: « Vos paroles ont pour moi un sens profond, car ma mère m’a confié que lorsqu’elle me portait, mon père lui donna des coups de pieds dans le ventre pour la faire avorter ». Constantin VIANNITSIOTIS, Auprès du moine Porfyrios
A un couple qui le consultait sur les peurs et phobies que vivait leur enfant, ce moine répondit: « Vous en êtes responsables. Les mauvaises relations que vous aviez entre vous pendant la grossesse ont créé chez votre enfant les traumatismes psychiques qui s’expriment aujourd’hui et qui risquent de l’handicaper toute sa vie ».
A d’autres parents qui se désolaient des difficultés que subissait leur enfant, il affirma : « Ce sont vos déchirements conjugaux qui en sont la cause. Vous vous êtes unis sans amour : voilà pourquoi votre enfant a et aura des problèmes. Ce que je vous dis n’est pas une prophétie, mais l’application de la loi d’après laquelle l’éducation de l’enfant commence dès la conception »…

Plusieurs ouvrages actuels de gynécologie et d’obstétrique relatent également des observations à propos de l’impact du vécu de la future mère sur l’enfant qu’elle porte.

Le Docteur Hanting, le Docteur Plessan dans Médecine gynécologique, le Docteur Desmangeaux dans Observations physiologiques affirment que le bébé in-utero est affecté plus ou moins gravement – cela peut aller jusqu’à des malformations physiques – lorsque la mère subit des impressions et des émotions violentes. C’est, rappelons-le, ce que Nicolas Papageorgakis nomme « l’idéoplastie » chez la femme enceinte.

Le cas suivant est pittoresque: au cours d’une conférence sur le sujet, une femme, spontanément, a présenté un cas concernant sa sœur et son beau-frère. Ce couple Grec, installé en Égypte, employait une jeune Égyptienne (que la jeune femme a tout de suite aimée et admirée pour sa beauté, son intelligence et sa joie de vivre). Devenue enceinte, elle a gardé ces sentiments vivaces tout au long de sa grossesse et la petite fille qu’elle a mise au monde ressemblait beaucoup à son modèle Égyptien.

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