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Se préparer à la conception, apports scientifiques, influence de l’environnement

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par le Dr Didier Cosserat, au Colloque International de la Prénatalité à Saint Prix le 10.10.2015

Le Dr Cosserat, médecin généraliste à Saint Raphaël, spécialisé dans la périnatalité, travaille en Haïti, au Laos (dans l’Association « Les médecins de Chinguetti et Pakbeng »),  à Madagascar, en Mauritanie ; il est maître de stage et directeur de thèse des étudiants qui travaillent sur ce sujet.

1. La biologie préconceptionnelle

Le Monde d’il y a quelques jours présentait un problème hélas d’actualité : « Tous nos enfants naissent pollués. Les médias en parlent de plus en plus et une prise de conscience s’amorce. 

Le problème majeur de l’hypofertilité

L’hypofertilité occupe de plus en plus nos consultations.

Corrélation entre  cancer du sein, fertilité et nombre de menstruations : plus une femme aura de règles, plus elle aura de risques de cancer du sein et moins elle sera fertile.

Il y a quelques siècles, les femmes avaient leur premier enfant à 12-13 ans, elles avaient plusieurs enfants, allaitaient très longtemps, donc en pratique elles voyaient très peu leurs règles.

Actuellement les femmes entre 12 et 50 ans vont avoir leurs règles beaucoup plus souvent.

Progestatifs artificiels et cancers du sein

Les progestatifs artificiels ont une relation avec les cancers du sein.

Or il y a des moyens naturels pour essayer de gérer sa fertilité : la méthode Billings… qu’on peut optimiser actuellement avec des tests d’ovulations, de sensibilité différente que vous pouvez trouver sur Internet à des prix beaucoup moins chers qu’en pharmacie et qui peuvent permettre à des couples de gérer naturellement leur fertilité, d’optimiser les chances d’avoir une grossesse ou de la différer. Utilisés correctement, ils ont une excellente fiabilité. 

La spermatogenèse : le sperme des hommes est beaucoup moins fertile qu’il y a une décennie ; toutes les études le montrent. Le nombre des spermatozoïdes a été divisé par 2 et surtout la qualité a été divisée par 10 (teratospermies, spermatozoïdes dégénérés et/ou qui n’ont aucune mobilité).

Voilà donc quelques éléments qui permettent de comprendre les problèmes rencontrés en préconceptionnel. Le problème maintenant est d’arriver à donner la vie, problème poly factoriel (au moins 15 facteurs possibles).

Il faut attirer l’attention des jeunes couples sur les facteurs de ce problème majeur. 

Le problème de la thyroïde

Les problèmes de thyroïde  occupent aussi une grande partie de nos consultations en cabinets médicaux chez nous et sont un problème majeur dans les pays en voie de développement.

Le fonctionnement de la thyroïde va retentir sur la capacité à donner la vie, à la possibilité d’avoir un enfant en bonne santé.

Pourquoi les thyroïdes chez nous ne fonctionnent pas et pourquoi a-t-on autant de problèmes ?

Les moments importants pour la thyroïde :

  • chez les jeunes filles 12-14 ans parce qu’on sait qu’elles auront des bébés dans les années à venir.
  • chez les femmes en préconceptionnel ou pendant la grossesse.
  • au moment de la ménopause car les œstrogènes s’effondrent et la fréquence des hypothyroïdies augmente beaucoup. Si la thyroïde d’une femme après la ménopause, n’est pas bien régulée et qu’elle veut maigrir, elle ne perdra pas un kilo, même si elle fait un régime correct.

La désiodation T4-T3 : l’hormone inactive est la T4, l’hormone active la T3. Cette transformation se passe dans le foie, dans le cerveau et pour la femme enceinte dans le placenta. Si cette fonction  fonctionne mal, il y aura une hypothyroïdie néonatale avec un QI de 6, 10, 15, voire 30 points de moins (« les crétins des Alpes » appelés ainsi autrefois).

Voilà pourquoi vous devez être très vigilantes avec votre thyroïde.

Les cofacteurs qui ont un impact très important sur la thyroïde:

Les carences :

  • Le sélénium, les différentes vitamines, C, D, B, E, le magnésium, le zinc
  • Le magnésium est un élément majeur chez la femme en préconceptionnel et en début de grossesse. Il faut absolument se recharger en magnésium pendant toute cette période car c’est un cofacteur de toutes les réactions enzymatiques. Cela intervient sur le mécanisme de la thyroïde mais aussi sur de nombreux autres métabolismes.
  • Le zinc est aussi très important pour la thyroïde mais aussi pour l’immunité.                      
  • La carence en iode : un test à imposer en préconceptionnel qui ne fait pas partie des recommandations mais qui est très important : l’iodurie pour vérifier si vous n’avez pas de carence en iode.

En France, la Sécurité Sociale refuse de rembourser cet examen (environ 15 euros).

Mais une carence en iode avant de donner la vie, a de graves conséquences car le fœtus a énormément besoin d’iode pour faire ses  hormones thyroïdiennes. Cette carence existe surtout chez une mère qui a déjà eu plusieurs enfants et qui va accumuler cette carence en iode.

Pour les femmes enceintes et pour les bébés, il est très important de contrôler et de supplémenter car avec des moyens financiers très faibles, on arrive à améliorer la santé publique d’un pays.

  • L’acide folique, vitamine B9 est responsable de nombreux problèmes en cas de carence :
    • Fausses couches à répétition, hypofertilité,
    • pour le bébé problèmes dramatiques, spina bifida, fentes palatines qu’on voit beaucoup dans les pays cités ci-dessus.

Cette carence va intervenir aussi sur la méthylation et va augmenter :

    • la fréquence des cancers, des maladies cardiovasculaires
    • elle va intervenir aussi sur les troubles cognitifs.
    • Les végétariens peuvent avoir une carence en acide folique. Supplémentation conseillée en acide folique associé à la vitamine B12 et toute la série des vitamines B.

L’acide folique en préconceptionnel est important, plus important encore la conversion en NTHF (fait l’objet d’une thèse d’une étudiante du cabinet). Il y a un polymorphisme génétique sur ce précurseur de la vitamine B9 qui se transforme en vitamine B9. Sa carence a des conséquences catastrophiques de spina bifida chez les bébés, ainsi que les autres conséquences citées ci-dessus alors que le taux de B9 est correct.

Dans un bilan biologique proposé aux futures mamans, il est très intéressant de faire le dosage de B9 et de B9 intraglobulocytaire (à l’intérieur des globules rouges) et on peut ainsi savoir si elles font partie de ces 40% de mauvais méthyleurs. Ce serait vraiment intéressant, c’est de la médecine d’aujourd’hui pour certains et vraiment de demain car là, il y a un moyen d’agir sur les maladies cardiovasculaires, sur les cancers, la maladie d’Alzheimer, sans parler du sujet qui nous intéresse aujourd’hui, les problèmes de spina bifida…

Mais une supplémentation trop importante  peut être nuisible, si l’on fait partie des « mauvais méthyleurs »>. En cas de doutes  il est préférable de prescrire le précurseur de la B9: le Métafolin dont l’excès ne peut pas être nuisible. Lire plus

La vitamine B9 est proposée depuis 15 ans par le Ministère de la Santé à toutes les femmes enceintes en France. Cela fait partie des recommandations dont tout le monde fait cas. Cependant, chez les femmes enceintes que je soigne, une femme sur deux n’en prend pas : malheureusement, il y a encore beaucoup de gynécologues qui n’en prescrivent pas.           

Le rôle du stress, évidemment est très important et va interférer sur l’hypothalamus, l’hypophyse et la TSH hormone thyroïdienne. 

Les mammographies, scanners, panoramiques dentaires, radiographies, en excès…toutes ces radiations vont jouer sur la thyroïde. 

Les médicaments iatrogènes  peuvent avoir un effet néfaste sur la thyroïde et vont se cumuler et s’associer avec les perturbateurs endocriniens qui agissent de plein fouet sur la thyroïde.

Examens :

Pour les jeunes femmes en âge de procréer, il faut contrôler les TSH inférieures à 2, c’est dans les recommandations essentielles en France mais personne ne les suit. Une femme enceinte doit avoir une TSH inférieure à 2. Cela peut affecter le QI du bébé avec une diminution de –5 à -7 points.

Pour aller plus loin:  A propos de la thyroïde – Vérifications conseillées dès le désir de grossesse

2. Les perturbateurs endocriniens

Avec les poly perturbateurs endocriniens et d’autres produits chimiques, vous ouvrez une arborisation de problèmes considérables avec comme corollaires les hypofertilités et de nombreux autres problèmes.

Hommage à Theo Colborn, théoricienne des perturbateurs endocriniens, dès 1988 cette biologiste américaine avait remarqué que dans les grands lacs des USA, les poissons avaient des anomalies génitales importantes. Suite à ses publications, elle a été persécutée par les industriels américains et a déclaré à la fin de sa vie qu’avoir raison trop tôt expose à des désagréments. 

On trouve les perturbateurs endocriniens:

  •  dans les pesticides utilisés en grande quantité dans l’agriculture,
  •  dans les produits plastiques : phtalates, bisphénols A, (qu’on essaie de remplacer par les S et les C qui sont tous toxiques,
  •  dans les conservateurs des cosmétiques : les parabens
  • divers composés chimiques industriels tels les PCB, les PBDE, dioxines, les éléments dans les gaz d’échappement, dans les fumées de cigarette, les solvants, peintures.

Attention à la chambre de bébé : les meubles en aggloméré, les peintures neuves, les moquettes neuves émettent du formaldéhyde… Bébé va dormir 18 h sur 24 dans une ambiance polluée.

  •  dans les médicaments

Le CRAT, Centre de référence des Agents Tératogènes, ce site vous donne les dernières informations validées sur les risques en préconceptionnel, chez la femme enceinte, chez la femme allaitante, les médicaments dont il faut se méfier en préconceptionnel. (Attention aux anti-inflammatoires, maintenant c’est validé : Revue « Prescrire » pour les médecins).

En fait, les P.E sont partout, dans la viande venant des USA bourrée d’œstrogènes…  la liste est impressionnante. Tous ces produits restent dans l’environnement après leur utilisation par l’homme, parfois durant plusieurs dizaines d’années.

Les problèmes d’hypersensibilité chimique aussi sont dus aux perturbateurs endocriniens et ils deviennent très préoccupants. 

Les perturbateurs endocriniens vont modifier le cerveau et même les organes génitaux. 

En savoir plus sur la Prévention contre les perturbateurs endocriniens.

L’effet cocktail

On retrouve dans le méconium (selles qu’un bébé émet à la naissance) des quantités colossales de perturbateurs endocriniens. Des études passionnantes réalisées à Amiens sur le méconium ont permis de dépister ces problèmes. Mais là on arrive trop tard. 

L’effet des très petites doses

Aujourd’hui des substances comme les phtalates, des bisphénols, sont partout autour de nous : un savon de mauvaise qualité, de plastiques alimentaires, un emballage  un gobelet en plastique, toute la journée nous sommes  en contact avec ces perturbateurs. On a parlé des phtalates comme des antagonistes des androgènes.

En chimie plus la dose est importante, plus les effets biologiques sont importants, ce qui paraît évident. Maintenant les choses sont beaucoup moins claires.

Les effets des petites doses  peuvent avoir des conséquences dramatiques alors que des fortes doses n’ont aucun effet biologique.  

Voici un exemple, souvent vérifié et cité dans tous les Congrès : deux à trois semaines après la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde (alors que la femme ne sait pas qu’elle est enceinte), le bourrelet génital qui est identique chez l’homme et chez la femme,  se développe et,  s’il s’agit d’un garçon,  crée le pénis, le scrotum, les bourses, l’appareil génital masculin. À ce moment-là, le perturbateur va avoir de graves effets : le pénis de ce bébé va se développer de façon incomplète ou défectueuse :

  • micropénis, hypospade, (l’urètre n’est pas abouché au bout du pénis, une anomalie génitale importante à rectifier)
  • fréquentes cryptorchidies (testicules non descendus dans les bourses).

A un moment précis de la grossesse  de très petites doses ont de très graves conséquences.

Par contre une forte dose (1000, 10 000, même 100 000  fois la dose du même perturbateur)  prise par la mère à 3 mois ou 6 mois de grossesse, n’aura pas d’effet biologique… Mais un autre effet qui est discuté, et qui est très polémique :

Le genre et les problèmes de troubles d’identité du genre

Source : Publication « Troubles de l’identité du genre chez les adolescents ».

L’orientation sexuelle est polyfactorielle mais a certainement une composante biologique. Par rapport à ce qu’il se passait il y a plusieurs siècles, l’augmentation des pesticides a un  grand impact. Il existe de nombreuses publications sur le sujet.

Les perturbateurs endocriniens auraient donc un effet sur les troubles d’identité de genre :

Il y a de plus en plus de garçons qui ne savent pas s’ils sont vraiment des hommes.

Cela vient probablement en partie de cette période néonatale où ces perturbateurs endocriniens ont eu une influence. L’effet des petites doses peut provoquer des anomalies génitales mineures, mais si l’anomalie génitale est plus importante, les organes génitaux  seront intermédiaires entre les organes génitaux masculins et féminins, ce qu’on appelle des problèmes de pseudohermaphrodisme.

Ce n’est pas anecdotique : actuellement an Allemagne et en Australie, il y a 3 cases pour les papiers de déclaration de naissance : masculin, féminin et indéterminé. Parce qu’il y  de plus en plus de cas ou on ne sait pas si les bébés sont des filles ou des garçons. Ce sera déterminé dans un 2ème temps avec les caryotypes pour savoir de quel côté on peut orienter les enfants avec des hormones. Ce sont des choses importantes d’où l’intérêt d’être très très prudent à ce moment-là.

D’autres problèmes sont liés à ces perturbateurs endocriniens.

Les pubertés précoces et leurs conséquences

Pour les filles, le problème  va surgir plus tard sous la forme d’une puberté précoce dès 8-9 ans : la poitrine se développe précocement, les premières menstruations apparaissent dès l’âge de 10 ans. Ces sont des conséquences de l’imprégnation hormonale.

Pour une fille qui a ses premières règles à 10 ans, alors qu’une fille née il y a un siècle  avait ses premières règles à 15 ans, (en France sous Louis XIV, il y a quelques siècles, c’était 17 ans) :

  •  1er problème : ses seins sont exposés aux hormones beaucoup plus tôt et si elle prend une pilule de 15 à 35 ans, les risques d’un cancer avant la ménopause augmentent.
  •  deuxième effet très important et fréquent : les ovaires micropolykystiques avec interférence avec les diabètes.
  •  les endométrioses : autre problème de la femme qu’on voit exploser depuis 30 ans (greffe à l’intérieur du péritoine de petits fragments de muqueuse utérine).

Lors de la période embryologique où le bourrelet génital se ferme pour constituer les ovaires, l’utérus, le vagin, et la vulve, à ce moment-là, si la fermeture  est défectueuse, des petites molécules de cellules de muqueuse utérine se disséminent autour du rectum, de la vessie, du péritoine causant l’endométriose; les femmes sont quasiment mutilées par ces endométrioses.

Il faut dépister très tôt les symptômes, et souvent les médecins passent à côté au début :

  • règles affreusement douloureuses, les jeunes filles ne peuvent pas aller à l’école dès leurs premières règles, pliées en deux, elles vont saigner dehors, dans leur ventre.
  • Hypofertilité, difficulté à concevoir.
  • Dyspareunies très importantes (douleurs occasionnées lors des relations).

Un dépistage précoce évitera ainsi que trop de cellules de l’endomètre se mobilisent à l’intérieur du péritoine (ventre).

Le cerveau

Les phtalates et leurs effets sur le QI

Il y a de plus en plus de publications internationales qui en parlent, qui plus est dans le grand public :

  • La perte de QI due à l’effet des phtalates représente un coût faramineux pour la société (Le Monde). Les conséquences sont plus définitives que jamais.
  • Les troubles déficitaires de l’attention que l’on voit énormément chez ces enfants hyperactifs ont une relation évidente avec les perturbateurs endocriniens.
  • L’autisme

Le rôle de l’alimentation, du fer et du magnésium, l’âge du père (plus les pères vieillissent, plus il y a risque d’autisme).

On n’a encore rien compris à l’autisme qui est un problème aussi polyfactoriel, et évidemment les perturbateurs font partie des facteurs. 

Transmission transgénérationnelle

Au niveau de l’épigénétique, c’est dramatique aussi parce que les perturbateurs endocriniens vont avoir un effet sur les méthylations de l’ADN. 

On transmet à sa descendance malheureusement les contacts avec les produits utilisés à présent. Les arrières arrière-petits-enfants des enfants à qui on donne la vie actuellement  vont avoir ces problèmes.

Un malheureux exemple, le drame des femmes qui ont pris du Dystilbène.

Aux USA, il y a une trentaine d’années, pour que le bébé s’accroche bien, des œstrogènes artificiels ont été administrés aux futures mères, quelques années après, on a constaté que les filles qui naissaient, avaient plus tard des cancers des organes génitaux, du vagin, de la vulve, de l’utérus et n’étaient pas fertiles ; les hommes qui sont nés avaient d’énormes problèmes de spermatogenèse.

A la 3ème génération de ces femmes, les enfants filles comme garçons ont des problèmes majeurs, cancers, hypofertilité, maladies graves, pour un perturbateur endocrinien qu’on a utilisé il y a 30 ou 40 ans. Le problème est vraiment important.

Parenthèse pour la France pour vous inciter à la pharmacovigilance :

Il y a eu 17 ans d’écart entre les premières publications aux USA (interdiction) et  l’interdiction en France.

N’attendez pas que les règlements dans les différents pays où vous habitez commencent à bouger.

Les étudiants en médecine actuellement y sont de plus en plus sensibilisés. C’est un élément d’optimisme.

Obésité, cancer, diabète, tout ce dont j’ai parlé, creuse le fossé entre l’état des connaissances et la réglementation. Il faut attendre 10, 20, 30 ans pour que les choses bougent.

Pour l’amiante par exemple, les premières publications sur ses dangers sont parues en 1930.

Conclusion : le rôle de la nutrition

Les abeilles : les ouvrières et les reines sont homozygotes, identiques. Les ouvrières se nourrissent de pollen et de miel, les reines uniquement de gelée royale. Les reines sont plus grosses, plus résistantes, plus fertiles et meurent plus vieilles.

Pour vous montrer le rôle de la nutrition, le polymorphisme génétique, et à quel point vous pouvez agir uniquement à partir de la nutrition :

L’effet poubelle : 15% de gènes expliquent le phénotype, 85%, les gènes autrefois appelés « poubelle » vont être modifiés par l’environnement, la nutrition, les radiations ionisantes, la relaxation, la méditation, le yoga, l’ocytocine produite avec les caresses, la sexualité et les câlins, les oméga 3, le sel iodé… 

Quelques conseils pour l’alimentation

  • Acheter des produits vraiment bios avec le logo Déméter plus fiable que AB dont le cahier des charges est moins exigeant.
  • Consommer fruits, légumes verts, tomates.
  • Eviter les poissons prédateurs (thon, espadon…)
  • L’apport en huile omega 3 est essentiel pour le système nerveux central : saumon, maquereau, anchois, sardines…
  • Pas d’alcool : le verre de trop à une certaine période de la grossesse est catastrophique alors qu’une coupe de champagne à 8 mois n’est pas grave.
  • Limiter café, soja…

Attention : évitez de faire un régime agressif dans les 4 semaines à 3 mois qui précèdent la conception parce que tous les perturbateurs endocriniens, phtalates, bisphénols inclus dans les cellules graisseuses des futures mères vont être relargués en tout début de grossesse dans le cordon et c’est une catastrophe pour le bébé.

De nombreuses études ont validé cette information (références bibliographiques à l’appui). Alors si vous envisagez un régime ou une diète, il faut l’anticiper dans l’année qui précède le début d’une grossesse.

3. L’inégalité Nord – Sud 

Dans les pays en développement

L’écart se creuse de plus en plus entre les pays les plus riches et les plus pauvres. En préconceptionnel,  il est très important au niveau de la nutrition, des pathologies et des carences, sans parler des problèmes d’obésité dans ces pays et du lien direct avec les perturbateurs endocriniens (INRA, travaux de Pierre Weill sur le rôle des adipocytes).

Dans ces pays comme le Laos, la Mauritanie…, dans les dispensaires, des programmes avec supplémentation en iode, en vitamines A, B9, zinc, sont mis en place, tout cela en préconceptionnel.

La spiruline, le moringa (cultivé en Haïti) apportent beaucoup de protéines, d’oligoéléments, de vitamines.

Le rôle du zinc dans les protocoles de réhydratation des bébés est majeur et là on fait des miracles. Dans nos missions humanitaires, sur les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé avec l’utilisation des protocoles de réhydratation des bébés incluant le zinc, on transforme le pronostic de la 1ère cause de mortalité néonatale dans le monde qui est la déshydratation par gastroentérite.

Au Niger quand on donnait du zinc associé à de la spiruline dans les villages, les résultats étaient extraordinaires.

Chez les femmes enceintes et pour les bébés, c’est très important car avec des moyens financiers très faibles, on arrive à améliorer la santé publique d’un pays.

En France

Un médecin généraliste  peut agir sur la santé publique très facilement, dans une nation riche comme la France ; et on peut améliorer les choses très facilement dans les pays en voie de développement en utilisant les conseils proposés.

Le Monde d’il y a quelques jours présentait un problème hélas d’actualité : « Tous nos enfants naissent pollués ». Les médias en parlent de plus en plus et une prise de conscience s’amorce.

Pour réduire l’emploi des perturbateurs endocriniens et à terme les supprimer, il faut une volonté politique. Certaines règlementations européennes imposent maintenant aux industriels de faire la preuve de la non toxicité de leurs produits, alors qu’avant, c’était aux particuliers de faire la preuve de la toxicité.

Pour aller plus loin:

Thèse de Médecine générale d’Anne-Sophie Cardin: Élaboration d’un guide de conseils préventifs contre les risques liés aux perturbateurs endocriniens à l’usage des médecins généralistes
Évaluation nationale de ce guide par 420 médecins généralistes

Conseils de prévention contre les perturbateurs endocriniens pour les consultations en médecine générale Thèse d’Anne-Sophie Cardin

Guide de conseils pour l’utilisation des cosmétiques et produits ménagers.

4. L’importance de la visite préconceptionnelle

Bilan préconceptionnel à faire 3 mois avant la conception

Bilan thyroïde (TSH, T4, T3), Ac anti TPO, iodurie, NF, ferritine, B9, B12, 25OHD3 (Vitamine D), Vitamine A, anticorps gluten et protéines du lait en relation directe avec les allergies, magnésium sérique et intraérythrocytaire, sérologie rubéole et toxoplasmose, groupe sanguin, agglutinines, glycémie à jeûn, insulinémie à jeûn, CBU et contrôle du ph des urines, sucre, sang, albumine dans les urines.

En génétique vous pouvez demander maladie de Crohn, diabète, homocystéinémie familiale (qui peut vous permettre de savoir à l’avance si vous avez besoin de vous supplémenter en B9).

Une bonne attitude préconceptionnelle permet d’améliorer la santé des bébés.

Conclusion : Une grossesse dure 12 mois et non pas 9 mois

C’est l’intérêt de cette conférence : c’est 3 mois avant de donner la vie qu’il faut penser à se remettre d’aplomb sur tous les plans : tabac, alcool, cannabis, stress, une bonne hygiène de vie.

L’épigénétique nous montre les effets bénéfiques du yoga, de la méditation, de la sophrologie, de toutes ces techniques efficaces qui vont avoir un effet sur le génome et sur le bébé à naître même en préconceptionnel.